vendredi 15 février 2008

Quelques repères



Pays aux mille paysages, aux facettes multiples, entre modernité et traditions, la Syrie, à l'image de sa géographie est humainement riche et complexe.

Avec plus de 17 millions d'habitants, la Syrie est le deuxième pays le plus peuplé du Proche-Orient après l'Irak. La majorité des syriens sont répartis dans les quatre principales villes: Damas, Homs, Alep et Hama. Le désert couvre pourtant une large partie du territoire, environ 60% de la surface totale du pays (185 180 km2).
Bordée à l'ouest d'un littoral de 193 km2, le Syrie n'est pas réputée pour ses plages et le tourisme y est donc essentiellement culturel.

Les différentes civilisations qui sont passées ou se sont établies au pays de Cham ont toutes laissées leurs traces. Un legs conséquent et qui attire les visiteurs. Vestiges assyriens, empreintes des premières formes d'écriture, ruines romaines, héritages ottomans, témoignages du mandat français... La Syrie dénombre dans chacune de ses villes plusieurs trésors historiques. C'est ainsi, que la partie la plus ancienne de Damas est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1979.

Une société multiconfessionnelle

La population elle-même est un témoignage vivant de ce brassage de civilisations. Si 90% des syriens sont musulmans, on rencontre aussi diverses formes du christianisme: orthodoxes grecs, arméniens, syriaques, chaldéens, maronites, protestants... De même, les musulmans sont répartis entre sunnites, chiites, alaouites, druzes...


mosquée Alep
Une mosaïque de confessionnelle qui fait la richesse et la renommée du pays. Grace à une Constitution garantissant la laïcité, les communautés cohabitent sans heurt, une exception dans la région.


Mythes et légendes

La seule ville de Damas a alimenté de nombreuses légendes. On dit, que sur le mont Qassioun, surplombant la capitale, Caïn aurait tué Abel. On raconte encore que le prophète Mahomet, du haut de la même montagne, aurait contemplé la ville et aurait refusé d'y pénétrer en déclarant: "on n'entre qu'une fois au paradis". Saint-Paul aurait été converti au christianisme dans la Via Recta, au coeur du vieux Damas. Des mythes qui de tout temps ont attiré les visiteurs et notamment les orientalistes du XIXème siècle.

Aujourd'hui encore, on rencontre à travers le pays, des visiteurs assoiffés de culture et désireux de palper les charmes légendaires de l'orient. Si la Syrie a perdu beaucoup de sa grandeur et de ses richesses passées, elle conserve et affiche les souvenirs de ses fastes périodes révolues. Au détour d'une ruelle, palais, mosquées, églises, souks, rappellent que la Syrie fut une destination fascinante pour nombre de voyageurs européens. Quoi qu'il en soit, le visiteur actuel découvrira des richesses que le pays s'efforce de conserver et de sublimer.

Photos: Eglise de la ceinture de la Vierge à Homs

Khan à Damas

jeudi 14 février 2008

La Mosquée des Omeyyades: un lieu de communion


Passé le Souq al Hamidyeh et ses étalages débordants, la mosquée des Omeyyades et ses trois minarets trônent dans la vieille ville de Damas. Symbole de la ville mais surtout emblème de paix et de fraternité, elle est l'un des incontournables de la capitale.

Le sol de l'immense cour brûle les pieds nus. Vieillards assis dans un coin d'ombre, jeux bruyants des enfants, vols incessants des pigeons, discussions animées des femmes...Assurément la mosquée des Omeyyades est un lieu de vie.

Bâtie de 705 à 715, cet édifice s'élève à l'emplacement de l'anciennes église Saint Jean-Baptiste, elle même construite sur les ruines du temple de Jupiter. La salle de prière abrite un cercueil vénéré de tous: il contiendrait la tête de Jean le Baptiste. Chrétiens comme musulmans, en guise de prière, embrassent la grille qui enserre le mausolée.

Dans l'une des ailes de la mosquée, un autre sarcophage sacré. La tête d'Hussein, petit fils du
prophète Mahomet, est conservée dans un autre sanctuaire et attire principalement des pélerins chiites. Sunnites et chiites cohabitent donc dans cette grande mosquée.

Communion des confessions


Le Pape Jean-Paul II en 2001, l'écrivain juif Marek Halter en 2008: la mosquée est un lieu d'accueil, ouvert aux différentes confessions. Peut-être un héritage de la dynastie qui la fit bâtir. Les Omeyyades, califes sunnites qui régnèrent sur la Syrie et le monde musulman de 610 à 750, étaient réputés pour leur respect de toutes les religions. Sous leur gouvernement, aucune conversion n'a été forcée et les trois grands monothéismes ont même, pendant quelques années, prié ensemble dans la grande mosquée.

Peu de sites religieux accèptent ce type de rencontres et d'échanges. Une aubaine pour un pays où cohabitent au minimum 14 communautés religieuses. Des symboles comme celui-ci sont pour la région des espoirs de paix et de dialogue. Si un écrivain juif peut, lors de la grande prière du vendredi, fréquenter l'un des lieux saints de l'Islam, c'est bien que la mosquée des Omeyyades peut avoir un rôle à jouer dans la réconciliation de la Syrie avec le monde.

Photo: tombeau de Saint Jean-Baptiste

Bienvenue! Ahlan wa Sahlan!

Un blog: l'occasion de partager, d'échanger sur des sujets qui nous tiennent à coeur. La Syrie est de ceux-là. Pays peu ou mal connu, la Syrie recèle pourtant d'infinies richesses. Je vous invite, à travers ce blog, à les découvrir. Lieux emblèmatiques, bonnes adresses, tranches de vie, retours sur l'histoire, détours par les cuisines...je vous propose une balade au coeur du pays de Cham.